Je m'intéresse aux emplois non-canoniques de la négation, et surtout à ses emplois "explétifs", c'est-à-dire n'ayant apparemment aucune valeur sémantique. Mon but est d'expliquer pourquoi - dans certaines langues - la négation reçoit une lecture explétive dans la portée d'un ensemble hétérogène de contextes: verbes d'appréhension (craindre), connecteurs adverbiaux temporels (avant que) ou conditionnels (à moins que), clauses comparatives (moins/plus que). En me focalisant sur le français, j'adopte une approche diachronique, basée sur corpus, reconstruisant la trajectoire historique au terme de laquelle une lecture explétive de la négation s'est développée, du latin au français contemporain.