Workshop

Workshop SublimAE

Practical information
01 June 2023
9:45am -6:40pm
Place

EHESS, 54 bd Raspail, 75006 Paris, room AS1_08

 

IJN

This workshop, part of the ANR project SublimAE, will host the first of four lectures that Sandra Shapshay will give as an Invited Professor at the EHESS in June 2023

The languages of the workshop will be English and French.

Program 

09h45 – 09h50 Introduction

09:50 – 11:20 Sandra Shapshay (CUNY Graduate Center), “Aesthetic Appreciation, Wonder, and the Intrinsic Value of Nature”

11:20 – 12:30 Maedeh Norouzi (ULB & IJN), « L’IA dans l’Anthropocène : naviguer entre le sublime et la ruine ».

12:30 – lunch

14:00 – 15:10 Amélie Jacquot (U. paris 8 Vincennes-Saint-Denis, LPN), “Expérimenter le sublime : l’art comme support”

15:10 – 16:20 Sara Salgues (U. Paris-Cité, LMC2), “Le small self dans le sublime à travers la perception de sensations spontanées”

16:20 – 16:30 pause

16:30 – 17:40 Esteban Buch et Mario Lorenzo (EHESS, CRAL), “À la recherche de la musique sublime”

17:40 – 18:40 roundtable (avec la participation des intervenants et d’autres membres de SublimAE)

             

Abstracts

Sandra Shapshay (CUNY Graduate Center)

“Aesthetic Appreciation, Wonder, and the Intrinsic Value of Nature”

Many environmental philosophers have sought to make a case for the preservation of and respectful attitudes toward nature based on the notion of the objective, intrinsic value of at least some non-sentient nature. In fact, making a case for the intrinsic value of nature emerged into the 1990s as “the central theoretical quest of environmental philosophy” (Callicott 1992, 129). This quest, however, like many quests, has proven elusive, to the point of seeming Quixotic. Thus, many environmental philosophers have looked instead to aesthetic value to ground environmental preservation efforts. In this paper, I shall argue that the deepest contribution to environmental ethics made by aesthetics is not directly via the aesthetic value of nature, but is rather epistemic. That is to say, it is through the emotion of wonder, aroused oftentimes by cognitively-rich, deep appreciation of at the natural world, that the intrinsic value of nature shows up to us. This explains why it has been so difficult for environmental philosophers to justify the intrinsic value of nature : A person has to be brought to feel it, and one of the best ways to feel it is through wonder-inducing aesthetic experiences. 

Maedeh Norouzi (ULB/IJN)

“L’IA dans l’Anthropocène : naviguer entre le sublime et la ruine”

Les images de ruines anthropocène produites par l’intelligence artificielle (IA) sont sublimes pour plusieurs raisons. L’IA combine habilement des éléments familiers à des formes et structures inattendues, créant ainsi des représentations visuelles à la fois réalistes et imaginatives. Cette fusion de familiarité et d’étrangeté suscite un sentiment d’émerveillement et de fascination. De plus, ces images présentent une esthétique dramatique, avec des jeux de lumière, des contrastes saisissants et des détails minutieux qui amplifient l’impact émotionnel. L’IA permet également d’explorer des perspectives inhabituelles et des scènes impossibles dans la réalité, offrant ainsi des paysages surréalistes et des compositions visuelles qui défient notre perception de l’espace et du temps. Enfin, ces images de ruines anthropocène générées par l’IA soulèvent des questions profondes sur notre relation avec l’environnement et l’impact de nos actions sur la planète. Elles nous confrontent à la fragilité de nos réalisations et à la vulnérabilité de notre existence dans l’Anthropocène, créant une tension émotionnelle entre fascination et appréhension. En résumé, les images de ruines anthropocène produites par l’IA sont sublimes grâce à leur esthétique imaginative, leur dramatisme visuel, leurs perspectives uniques et leur capacité à évoquer les défis environnementaux. Elles nous incitent à réfléchir à notre place dans le monde et à la nature éphémère de notre existence, offrant une expérience esthétique empreinte de sublimité.

Amélie Jacquot (U. Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, LPN)

“Expérimenter le sublime : l’art comme support”

L’expérience esthétique du sublime se caractérise par une confrontation à quelque chose qui nous dépasse et nous bouleverse, et pour lequel nous avons besoin d’une accommodation cognitive afin d’appréhender ce qui se joue. L’étude expérimentale du sublime devient alors un défi lorsqu’il s’agit de construire des conditions susceptibles de reproduire cette expérience esthétique particulière en contexte de laboratoire. Nous proposons ainsi d’évaluer dans quelles mesures des créations artistiques telles que la musique ou le cinéma sont en mesure de susciter une expérience du sublime

Sara Salgues (U. Paris-Cité, LMC2)

“Le small self dans le sublime à travers la perception de sensations spontanées”

Le sublime est une expérience de dépassement de soi souvent associée à la confrontation avec une immensité réelle ou métaphorique, qui s’accompagne d’un défi cognitif et de réactions émotionnelles mixtes. Les sciences cognitives étudient le sublime à travers l’émotion awe et les frissons, des états émotionnels qui combinent une inadéquation à l’immensité du stimulus, un besoin d’accommodation cognitive et des changements physiologiques. Awe est également associé à des perceptions corporelles spécifiques, telles que la perception d’un petit soi et un sentiment d’incarnation plus faible. Cela laisse présager un impact du sublime sur la conscience du corps, mais les études à ce sujet sont rares. Notre objectif est d’utiliser la musique, et son pouvoir de susciter de forts changements émotionnels, pour induire un état de awe et mesurer les modulations du soi corporel et de l’activité physiologique qui en résultent. Nous pensons que l’induction de awe devrait moduler la conscience corporelle à travers la perception des sensations apparaissant spontanément sur la peau, ainsi que les paramètres cardiaques et respiratoires. Les données préliminaires montrent des différences émergentes entre l’induction de la crainte et les inductions positives et neutres.

Esteban Buch & Mario Lorenzo (EHESS, CRAL)

“À la recherche de la musique sublime”

Les théories classiques posent que le sublime est un type d’expérience subjective, tout en y associant une série d’objets naturels ou artistiques censés la susciter, des ouragans ou des oratorios par exemple. Dans cette perspective, nous avons essayé d’identifier les traits objectifs d’un ensemble d’oeuvres musicales désignées comme sublimes par les répondants à l’enquête par questionnaire réalisée dans le cadre de l’ANR SublimAE, en développant un protocole d’analyse par MIR (Music Information Retrieval). Lors de cette communication, nous présenterons les résultats provisoires de cette tentative pour identifier les traits récurrents de la musique sublime, et nous mettrons en discussion ses présupposés épistémologiques.