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Mis à jour
24 septembre 2020

De multiples projets liés au Covid-19 lancés au DEC

La recherche, certes handicapée par l’arrêt des expériences, ne s’est pas pour autant endormie. Les équipes du département se sont en effet lancées dans des projets liés au Covid-19.

L’équipe de NeuroPsychologie Interventionnelle (NPI), axée sur la recherche en neurosciences et sciences cognitives, travaille sur les formes neurologiques de la maladie. Le service de neurologie de l’Hôpital Henri Mondor à Créteil dirigé par Anne-Catherine Bachoud-Lévi a été réorganisé pour faire face à l'accueil de patients souffrant de COVID-19. Les neurologues de l’équipe NPI ont mis en évidence des formes neurologiques du COVID-19 chez des patients qui ne présentaient pas les symptômes typiquement décrits dans cette maladie, mais une atteinte neurologique (hallucinations, troubles de la parole, neuropathie périphérique, troubles de l'équilibre…). Face à cette nouvelle forme de la maladie, les neurologues, neuropsychologues et chercheurs de l'équipe ont mis en place un protocole d’évaluation rapide des troubles cognitifs pour la phase aiguë. Un bilan approfondi sera proposé à trois mois de l'infection. Ces évaluations comprennent des tests cognitifs développés par le NPI et des tests standards. L'une des difficultés rencontrée est liée à la réalisation des tests tout en respectant les conditions d’hygiène strictes imposées par cette maladie en phase aiguë. A ce jour, une vingtaine de patients COVID-19 ont été évalués. Un premier rapport de cas a été soumis le 22 avril et un article sur la cohorte NeuroCovid-Mondor (accord de l'Institutional Review Board obtenu le 21 avril) est en cours de rédaction. 

L'Institut Jean Nicod (IJN) héberge des recherches de pointe en linguistique et en sciences sociales, le thème unificateur étant l’esprit humain et la nature des représentations. Les chercheurs de l’IJN sont largement mobilisés sur une vingtaine de sujets très variés tels que les sciences comportementales et la gestion de la crise du COVID-19 (ex : Webinar "Mieux appréhender la crise du covid-19 : apport des sciences comportementales" organisé par la Direction Interministérielle pour la Transformation Publiqueprojet ANR "Défis comportementaux dans la crise du Covid- 19 : le cas de l'hygiène des mains" ), l'éducation et la crise sanitaire (ex : création d'un dossier pédagogique pour aider les élèves et leurs familles à aborder le sujet de la crise du COVID-19 en les aidant à identifier les affirmations les plus fiables), la continuité pédagogique et le numérique (ex : soutien des enseignants dans leurs pratiques numériques, www.continuitepedagogique.org), les "fake news" en temps de coronavirus (Lire l'article dans The Guardian), la perception du danger, la représentation de l'espace peripersonnel, et bien d'autres sujets encore. D'autres études seront lancées très prochainement, comme par exemple une étude sur les difficultés liées à la distance sociale pour les personnes sourdes-aveugles pour qui la communication nécessite le toucher à mains nues. La liste détaillée des actions menées par l'IJN est disponible sur le site internet de l'institut. 

Enfin, au Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Computationnelles, Coralie Chevallier, déjà engagée sur les sujets impliquant les sciences comportementales évoqués précédemment - elle porte notamment le projet "Défis comportementaux dans la crise du Covid- 19 : le cas de l'hygiène des mains" en collaboration avec Hugo Mercier membre de l'IJN - fait aussi partie du think tank du projet de science citoyenne « Baromètre Covid-19 » (en partenariat avec IPSOS) qui vise à créer une base de données en accès libre rassemblant des informations utiles au suivi et l’appui à la gestion de la crise ainsi que la modélisation de la dynamique épidémique, relevées de façon hebdomadaire. Lire son article sur les sciences comportementales et les politiques publiques paru le 2 avril sur www.acteurspublics.fr.